REBEL Admin
Messages : 2053 Date d'inscription : 10/10/2009 Age : 68 Localisation : GRENOBLE
| Sujet: Re: Tour 2012 : LYON Dim 23 Déc - 1:24:01 | |
| Comme à son habitude, la star française a soigné son entrée. Après 35 minutes d’attente suite à la première partie assurée par Toma, Johnny arrive sur scène en blouson de cuir noir, mais c’est son ombre que l’on voit en premier, son ombre reflétée sur la fumée dégagée par l’ouverture du décor par laquelle il entre en scène. La première des 24 chansons du concert, c’est Allumer le feu. Les guitares ronronnent d’office et des flammes de 5 mètres surgissent de l’avant-scène. Au-dessus du chanteur et de ses musiciens et choristes, plus de 80 projecteurs rotatifs se déchaînent. Il en sera ainsi pendant les deux heures de spectacle. Johnny n’est pas véritablement un chanteur comme les autres. Les gens l’aiment, et ce depuis maintenant plus de 50 ans. Il s’amuse d’ailleurs et sourit quand le public termine à sa place certaines chansons, comme Excuse moi part’naire ou Ma gueule, sans pour autant oublier de garder la note, qu’il tient particulièrement haut et longtemps. Sur scène avec lui, ses deux guitaristes, son bassiste, son pianiste, son organiste, son joueur d’harmonica, ses cuivres, son batteur en kilt et ses trois choristes jouent le jeu à son unisson. Parfois, il n’hésite pas à les laisser se mettre en avant, qui avec un solo (dantesque à l’harmonica sur Gabrielle), qui avec un rif tourbillonant de guitare électrique en hommage à Jimi Hendrix sur Hey Joe. Les choristes ne sont pas en reste, notamment la dénommée Amy, avec qui Johnny chante un étonnant duo en anglais où les deux voix hurlent leur amour. Le répertoire de Johnny Hallyday est une forme de madeleine de Proust. Même si on n’aime pas on connaît, du coup, on chante. Quand, assis avec son groupe sur une plateforme qui s’avance dans la fosse, il prend sa guitare et entame L’idole des jeunes, on retomberait presque en enfance. Une fillette perchée sur les épaules de son père connaissait ainsi le refrain sur le bout des doigts, comme la plupart des spectateurs sur la plupart des chansons. Johnny sait aussi avoir des postures de star. Constamment en représentation, il toise l’assemblée, la pointant d’un doigt menaçant. Tantôt il traverse la scène de part en part tel un lion dans sa savane, tantôt il se fixe sur les genoux et donne des coups de bassin, à la Elvis, dont il reprend une chanson. Son visage aussi est très expressif. Visible par tous grâce à deux écrans latéraux, il pleure presque en interprétant sa bouleversante reprise de Diego, et sue comme une bête en chantant la tonitruante L’envie. L’instant d’après, entre deux chansons, il jette dans la fosse la serviette avec laquelle il vient de s’essuyer le front, ou la bouteille d’eau dans laquelle il vient de boire. Naturellement, les spectateurs se ruent dessus. L’écran central magnifie tout cela en diffusant des images rythmées par la musique. Ainsi quand Johnny chante Tennessee, c’est un magnifique théâtre à l’italienne qui apparaît en fond, ou des cubes animés sur Deux étrangers, titre sur lequel Johnny se roule au sol en hurlant qu'il veut la "faire crier" . Avec ses tubes récents, on en oubliait que le répertoire de Johnny est relativement éclectique. En interprétant en toute décontraction Elle est terrible, il se rappelle aux bons souvenirs du rockabilly, avant de redevenir le rocker agressif du Fils de personne ou de la Rock’n roll attitude. Et que dire, que dire du frisson qui s’empare de la Halle sur les premiers somptueux accords de piano de Que je t’aime. Johnny n’aura même pas eu de besoin de chanter le refrain, la salle l’a fait pour lui. Comme un peu plus tôt avec Oh Marie, quand des briquets se sont allumés. En partant, Johnny a longuement remercié le public. Cette tournée devrait a priori faire office de tournée d’adieux, c’était donc très probablement le dernier concert de la star à Lyon, lui qui y aura chanté presque partout (5 fois au Stade de Gerland, au Palais des Sports, à la Halle Tony Garnier, au Théâtre des Célestins et même dans feu le Palais d’Hiver). "Ce qui est formidable quand je fais une tournée avec tous les soirs une ville différente, c’est qu’à chaque fois je retrouve mes amis. Je vous aime", lâchera-t-il sous les vivas en partant, non sans avoir entonné L'Attente, le titre phare de son 48e (!!) album éponyme sorti dans le courant du mois. Avec en prime cette promesse faite à son public: "je vous retrouve l’an prochain". Ils y seront Johnny, ils y seront. | |
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