Ils ont Johnny dans la peau
Publié le samedi 22 décembre 2012 à 10H35
Notre "Jojo national", achève ce soir à Marseille, au Dôme, une tournée marathon ponctuée de nombreuses étapes.
Depuis hier soir, les fans les plus acharnés de Johnny Hallyday campent devant le Dôme de Marseille pour être bien placé lors du dernier concert de la tournée.
Entre eux et Johnny Hallyday c'est une longue histoire d'amour qui ne dit pas toujours son nom.De fidélité, aussi. "Fans de la première heure", comme ils l'écrivent souvent en introduction de leurs messages envoyés sur LaProvence.com. Des témoignages précieux, parfois émouvants, qui font revivre des souvenirs vieux de plusieurs dizaines d'années pour beaucoup.
Avec un parfum de nostalgie aux fragrances particulières qui leur rappellent des épisodes de leur vie. "J'ai rencontré plusieurs fois Johnny sans avoir jamais eu le courage de lui parler, avoue Pascal, un habitant de Pernes-les-Fontaines. Je pense que j'étais trop impressionné de l'avoir en face de moi".
Un attachement quasi viscéral qui fait dire à Guy, dans un élan d'enthousiasme que "Johnny, c'est celui qui accompagne mon transit sur cette terre. Les leçons de vie qu'il veut bien me donner m'assistent dans tous les moments de ma vie".
Certains, comme Pascal, ont choisi "de lui consacrer un local entier de 80m²", comme s'il s'agissait de lui bâtir un musée. Jamais avares d'anecdotes, les uns comme les autres, quand il s'agit de confier leur passion et de crier à la face de leur chanteur préféré "Que je t'aime".
Jean-Christophe, Lançon de Provence
À l'époque où il n'y avait encore que des 45 tours, Jean-Christophe se rappelle avoir écouté en boucle, dès l'âge de 5 ans, Il faut boire à la source, face B du disque Fils de personne. Quarante ans après et des centaines de disques plus tard (accumulés sous différentes formes), sa passion pour l'ex-idole des jeunes est intacte. "Ce 22 décembre, pour la septième fois sur cette tournée, je serai encore là", promet-il après avoir acheté ses places dès les débuts de leur mise en vente.
Comme d'autres sans doute, il avoue avoir "frissonné d'émotion pour ses 50 ans, pour son premier Parc des Princes, en 1993, puis encore, le 15 novembre dernier, lorsque j'ai vu les Anglais l'acclamer debout pour son premier passage au prestigieux Royal Albert Hall de Londres".
Passionné certes, mais pas prêt pour autant à mettre en scène son idolâtrie. "Je n'ai pas de tatouage sur les bras, pas de déguisement particulier quand je vais voir un de ses concerts", précise Jean-Christophe quand il s'agit de peaufiner son portrait.
A orange, Any est madame Hallyday
Le mari de la présidente de l'association "Jamais seul, princesse Johnny" à Orange, hommage vibrant à Hallyday, n'est pas un homme jaloux. Sinon, il n'aurait jamais accepté que le chanteur puisse s'introduire dans leur chambre à coucher sous la forme de posters et de photos. "Johnny, je l'ai même dans la peau", n'hésite pas à ajouter cette femme, ancienne professionnelle de la restauration, qui s'est fait tatouer plusieurs images de sa rock star sur plusieurs parties du corps. "J'ai commencé à m'intéresser à lui à l'âge de 14 ans et j'en ai 65"
, explique-t-elle. Sa passion pour le chanteur des Portes du pénitencier est connue de tous, là où elle habite. "Partout où je passe, où que j'aille, on m'appelle la femme de Johnny", dit-elle avec une certaine fierté.
Son meilleur souvenir de Johnny ? La seule fois où elle l'a rencontré en chair et en os, l'espace de cinq minutes, et où elle a pu lui toucher le visage : "Ce jour-là, je me suis dit que je pouvais mourir tranquille". Any sera bien sûr parmi les premières à être au rendez-vous marseillais du Dôme, ce soir. "On a nos techniques, avec les copines, pour se retrouver toujours le plus près possible de la scène". Pas besoin d'allumer le feu pour réveiller les fans.
Johnny, retour de flamme à Marseille
Le chanteur achève samedi, au Dôme, une tournée marathon qui est passée par le Stade de France, Montréal, Londres et Moscou
Johnny Hallyday, dont le passage au Dome date de 2011, achève sa tournée à Marseille où il compte de nombreux fans.
Finir en beauté. Johnny Hallyday achève samedi au Dôme de Marseille une tournée marathon qui est passée par le Stade de France, Montréal, Londres et Moscou.
Après des ennuis de santé qui ont défrayé la chronique en 2009, notre "Jojo national" est apparu en grande forme dans la foulée d'un album, L'attente, écrit en partie par Christophe Miossec, qui l'a remis en tête des ventes.
En décembre 2011, Johnny faisait un retour tonitruant aux affaires avec un concert privé au premier étage de la Tour Eiffel. Reprenant de vieux tubes comme Je suis né dans la rueou L'idole des jeunes avec un groupe renouvelé, plus resserré et plus rock'n'roll. C'est ce même groupe qu'il a emmené dans cette tournée pour revisiter son pléthorique répertoire en insistant particulièrement sur les années 60, 70 et 80.
En 50 ans de carrière Johnny a vendu plus de 100 millions d'albums, enregistré plus de 1 000 titres et attiré 28 millions de spectateurs dans ses concerts devenus des shows impressionnants. Il se présente aujourd'hui dans une formule plus recentrée sur la musique. Les fans en redemandent.
Johnny, toujours sur la ligne rock
Publié le dimanche 23 décembre 2012 à 09H41
Hier soir au Dôme de Marseille, le chanteur préféré des Français avait rendez-vous avec ses fans de la région
Des tubes enchaînés avec efficacité, des flammes pour "Allumer le feu" (normal), une ambiance de jeu vidéo sur grand écran pour planter le décor.
Il y a quelque chose d'émouvant et de mystérieux dans ce lien vibrant sur lequel les années, pourtant souvent cruelles, n'ont pas agi. "On vient voir John comme on rend visite à un ami, on se prépare comme pour un rendez-vous amoureux", soufflait hier soir une fan dans la file d'attente qui menait au Dôme.
Devant la salle de spectacles, quelques Harley alignées témoignaient encore de cette passion des rockers français pour l'idole Hallyday. Looks semblables travaillés avec les décennies, tatouages patinés, blondeurs entretenues, visages façonnés par les surprises de l'existence, certains cultivent le style autant que la rock'n'roll attitude.
7 000 fans au rendez-vous
Le public aime Johnny parce que Johnny, par bien des aspects, lui ressemble terriblement. À force de lire dans sa vie comme dans un roman, à force de trouver dans ses chansons des échos à leur propre histoire, les fans ont gentiment mûri avec l'idole. En harmonie.
Hier soir donc, sous un Dôme archiplein, ils venaient chercher la preuve que Johnny est toujours sur la ligne rock. Quelque 7 000 fans pour l'un de ces rendez-vous qui excluent la dérobade. "Ce qui va arriver va être un peu dangereux", prophétisait le jeune Tomas, assurant avec courage une première partie tout en muscle. Le même remerciait les techniciens de Johnny "qui nous ont accueillis comme des petits frères".
Épatés d'avoir joué devant 7 000 personnes en folie, les jeunes musiciens ont voulu se faire photographier sur scène, dos à la foule. Après la mise en bouche, les affaires sérieuses pouvaient commencer... Alors toujours "dangereux" Johnny ?
Rafales de tubes
Quelques morceaux des Stones pour faire patienter et voici un écran géant qui s'anime façon jeu vidéo. Un coeur dont les battements s'emballent, une bataille de lasers, un mur de pierres qui explose... Johnny Hallyday apparaît dans un décor d'apocalypse, celui d'une ville en ruine. Immobile, gainé de cuir noir, entouré de musiciens méchamment lookés (dont un joli batteur en kilt), il dégaine d'emblée de quoi rendre l'ambiance bouillante, Allumer le feu.
La technique, la maîtrise, l'habitude ne rendent pas la performance moins humaine. La même danse avec le pied du micro, les sourires qui font fondre les ex-fans des sixties sur grand écran (de part et d'autre de la scène), et voici Je suis né dans la rue. Puis Ma gueule, Oh Marie, Diego, ("En souvenir de Michel Berger", dit celui qui parle peu), Quelque chose de Tennessee... Pas de prise de risque mais des rafales de tubes efficaces qui comblent le public.
Dans la fosse, on se bouscule pour attraper au vol la serviette éponge qu'il vient de lancer après s'être essuyé le front. Une armée de téléphones portables le mitraille pour capter quelques images de lui descendu dans la foule, serrant des mains, chantant les yeux plantés dans ceux de ces fidèles, qui, au premier rang, n'en reviennent pas. La grand-messe a lieu comme prévu, avec ses rituels (les poignets liés pendant Gabrielle), les refrains repris en choeur, les "Johnny je t'aime"qui fusent. Ses fans ne se lassent pas. Ils le lui disent à leur façon.