Johnny renverse l’Axone
Johnny Hallyday, 66 ans, mais encore une formidable présence sur scène. Pour le plus grand plaisir des Fans
Quelques mois seulement après son passage au stade Bonal, Johnny Hallyday a encore livré une prestation dantesque hier soir, dans une salle montbéliardaise sous le charme de l’idole Le couplet achevé, il baisse son micro. Tend son bras en direction du public. Relève légèrement la tête, et savoure un instant magique. Celui pendant lequel le public de l’Axone, à l’unisson, lui envoie en plein cœur le refrain de « Que je t’aime », avec autant de passion que d’admiration. Beau à en chialer…
Dans la démesure
Hier soir, la toute nouvelle salle de spectacles de l’aire urbaine, évidemment bondée, a certainement vécu l’un des moments les plus forts de son existence qui n’en est pourtant qu’à ses premiers souffles. Johnny Hallyday, l’idole de tout un peuple, lui a en effet offert un concert que l’on n’est pas près d’oublier.
Hystérie collective
Mise en scène imparable, éclairages éblouissants, décor gigantesque, flammes et pyrotechnie à qui mieux-mieux : tout était préparé à la démesure d’une légende vivante qui n’a laissé aucun doute, hier soir, sur son état de forme resplendissant.
Sourire aux lèvres, veste pailletée, Johnny reste fidèle à la tradition de son « Tour 66 », celui de ses adieux. « Ma gueule » en ouverture, histoire de bien planter le décor, et puis un hommage à « celle qui est ambassadrice de l’Unicef : ma femme, Laeticia ». Le morceau s’appelle « Ça peut changer le monde », et marque le début d’une incroyable série de tubes légendaires. La voix puissante et incomparable de l’idole des jeunes résonne dans l’Axone, et de « Gabrielle » au « Pénitencier », de « L’envie » au déchirant « Tennessee », Johnny déclenche quelques séquences d’hystérie collective. Surtout quand, alors qu’il se trouve sur une petite scène au milieu de la salle, il demande à la régie d’allumer toutes les lumières, afin de mieux pouvoir scruter son public. Le délire est facile à imaginer.
Il se poursuivra jusqu’au terme du concert, que le mythe conclut en reprenant le fameux « Et maintenant » de Bécaud. Alors, que va-t-il faire Johnny, quand, dans quelques mois seulement, il ne pourra plus communier avec son public ? Au cours de ces dernières notes, il ne semble guère s’en soucier. Vivant intensément chaque mot, il ferme tout simplement les yeux, lentement. Une main sur le micro. L’autre sur le cœur.Sébastien Daucourt